Poignard des Jeunesses hitlériennes, oublié par J.-M. Le Pen en 1957 au domicile d'une de ses victimes algériennes, Ahmed Moulay.
Il est revenu plusieurs fois sur le lieu de ses "exploits", mais il n'a pas retrouvé le couteau qu'il y avait oublié, le 3 mars 1957, après avoir torturé pendant plusieurs heures Ahmed Moulay, sous les yeux de ses six enfants et de sa jeune femme.
Le couteau est un couteau des Jeunesses hitlériennes, fabriqué dans la Ruhr dans les années trente. Jean-Marie Le Pen l'a, comme on le voit, fait graver à son nom, avec la mention de son unité : 1er régiment étranger de parachutistes (REP).
Si Ahmed Moulay a perdu la vie en refusant de dénoncer son réseau (FLN), son couteau oublié a été immédiatement repéré et caché derrière le compteur électrique par son fils Mohamed, alors âgé de 12 ans et décédé en 2012.
Le poignard est revenu en France en 2003 dans les bagages d'une envoyée spéciale du Monde, et a servi de pièce à conviction dans des procès perdus par le leader du Front National.
Faut-il ajouter qu'en dépit de ce qu'ils ont subi de la part du "pays des Droits de l'Homme", Mohamed Moulay, ses deux oncles eux aussi torturés et sa famille ont gardé une immense affection pour la France ?
Oui, je mentionne sans hésitation cet attachement. Parce que je veux encore croire que Le Pen n'est pas la France, Et parce que la France a peut-être encore des chances d'être aimée des peuples épris de liberté.
Peut-être. Mais c'est à elle de de le faire savoir par des actes.
Ci-après : photos d'Ahmed et Mohamed Moulay.