La Bretagne (et le breton) dans les rues de Nantes : Léon Bureau

Médaillon-portrait de Léon Bureau (1837-1900), sur son caveau du cimetière Miséricorde, à Nantes. (Illustration de l'article Wikipédia)

Le boulevard Léon Bureau a succédé autour de 1920 au quai Léon Bureau bordant, avant son comblement, le canal Jollet reliant le nord au sud de l'actuelle Île de Nantes. Il se trouve dans le prolongement du pont Anne de Bretagne.

Enfant d'une grande famille d'armateurs, constructeur de navires, Léon fut de 1892 à sa mort président du syndicat nantais des industries maritimes.

Jeune, il avait voyagé sur des trois-mâts, ce qui l'avait conduit à s'intéresser à plusieurs langues d'Asie (tamil - ou tamoul -, hindoustani, birman, cinghalais...) ...mais aussi au breton, dont un marin bretonnant du village de Kermoisan (près du Bourg-de-Batz ou Batz-sur-Mer) lui apprit les premiers rudiments. Disposant d'une maison de famille à la pointe de Penchâteau, il consacra dès lors une grande partie de son temps disponible à compléter sa connaissance du breton de la presqu'île guérandaise, sur lequel il réunit, au fil de ses enquêtes et entretiens, une documentation considérable, dont hélas une partie seulement - heureusement riche d'informations - a été sauvegardée¹.

Nantes a très vite honoré sa mémoire, dans ce quartier-fief de la construction navale, où abondent les noms de voies liés à l'histoire de la Bretagne (place François II, boulevard de la prairie au Duc, rue Michel Rocher², rue La Noue Bras-de-Fer³, etc).

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(1) - On pourra se reporter à la rubrique Léon Bureau de Wikipédia pour plus d'informations sur les sources, ou visiter le Musée des Marais Salants à Batz, ou lire le récent "Le breton parlé dans le pays guérandais" d'Yves Mathelier (ed. Yoran Embanner).

(2) - Nantais qui fut notamment commissaire de la Deuxième République pour les cinq départements bretons.

(3) - Membre d'une famille illustre et dévouée aux Ducs de Bretagne, capitaine huguenot proche de Coligny pendant les guerres de religion, né au château de La Gascherie à La Chapelle-sur-Erdre,  Réputé à la fois pour sa bravoure - une amputation du bras gauche explique son surnom - et pour sa tolérance.