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(Reprise d'une réflexion publiée sur son site par la section UDB de Saint-Herblain - Loire-Erdre)

 

1010 Auriol 003Une mini-campagne de presse - relayée peut-être imprudemment par Ouest-France, y compris par les affiches de promotion visibles le samedi 28 mai aux points de vente du journal ! - reprend l'idée que l'ouverture d'une filière bilingue français-breton à l'école Jacqueline-Auriol de Saint-Herblain y entraînerait la fermeture d'une classe.

Il n'en est évidemment rien, même si - du fait du durcissement des seuils de fermeture/ouverture des classes de maternelle - la création d'une nouvelle classe s'est trouvée compromise(1).

La section UDB de Saint-Herblain - Loire-Erdre, après contact avec son élu herblinois Michel François (photo du milieu), constate en effet (c'est assez technique, accrochez-vous bien !) que :

  • En aucun cas, pour un même effectif scolarisé, la mise en place d'une filière bilingue ne peut déboucher sur la diminution du nombre de classes existant dans une école. Elle ne peut entraîner que le maintien du nombre de classes, avec transformation de l'une d'elle en classe bilingue ou la création d'une classe nouvelle.
  • Les particularités de l'ouverture d'une filière bilingue peuvent néanmoins expliquer - sinon toujours justifier - des analyses inexactes. Parce qu'il serait irréaliste de prétendre ouvrir une filière bilingue avec les effectifs de croisière que connaissent les autres classes, l'Éducation nationale admet en effet avec bon sens que cette ouverture puisse se faire avec un effectif de 15 élèves, parfois même un peu moins, sachant que l'existence même de la filière va entraîner sa montée en puissance, à un rythme variable selon les conditions locales. Pour la même raison, les élèves inscrits en classe bilingue ne sont pas comptabilisés dans le calcul de l'effectif moyen des autres classes.
  • AEPB-2011 044a-YB-recLa commune de Saint-Herblain a envisagé et présenté l'ouverture de la filière français-breton de l'école maternelle Jacqueline-Auriol en prenant en compte l'effectif moyen alors en vigueur de 30 élèves par classe pour ces autres classes, chiffre au-dessous duquel la suppression d'une de ces classes serait normalement décidée par l'Inspection académique. Sur ces bases-là, l'ouverture de la classe bilingue ne risquait pas d'entraîner une telle fermeture.
  • Or, l'Education nationale a relevé ultérieurement à 32 élèves ce seuil de fermeture d'une classe, soit 160 élèves pour cinq classes au lieu de 150 (30 x 5). Avec un effectif inscrit de 157 élèves environ pour les autres classes, l'école maternelle se trouvait initialement au-dessus de cet effectif maximum de 150 pour cinq classes, conservait donc sa sixième classe actuelle, et celle de la filière bilingue s'y ajoutait. Tout le monde était content à la rentrée.
  • Avec le relèvement des seuils de fermeture, ces mêmes 157 inscrits la placent désormais dans une fourchette correspondant à cinq classes, auxquelles s'ajoute néanmoins la classe bilingue, dont les effectifs - comme on l'a dit - n'ont pas été pris en compte dans le calcul précédent. L'école garde donc le même nombre de classes et d'enseignants (six), mais l'une des six classes (la classe bilingue) est, pour un temps, à effectif réduit et l'un des enseignants en place laisse "son" poste à un enseignant habilité à enseigner dans une classe bilingue français-breton.
  • Même si ces changements sont de l'ordre des risques inhérents à tout service public dont l'organisation et les métiers évoluent, on comprend que l'accueil ne soit pas le même et que l'ouverture de la filière bilingue ne soit pas vue par tous d'un bon oeil, malgré le maintien du nombre de Evolution enseignement bilingue LAclasses et d'enseignants. La progression des effectifs (toutes filières bilingues français-breton - cf. graphique joint),  qui s'accentue cette année et traduit la prise de conscience croissante des effets pédagogiques du bilinguisme précoce, peut sans doute renforcer ici ou là les réticences.
  • Ce point préalable étant fait, il n'est pas anormal de se demander si les risques de se trouver ainsi dans une situation temporairement défavorable aux classes existantes et à des enseignants en poste sont compatibles  avec le souci affiché de faciliter - en raison notamment de son intérêt pédagogique - l'implantation d'une filière bilingue. La réponse est clairement NON et, sauf à répondre "Dommage, mais tant pis !", il faut envisager des aménagements aux conditions d'accueil de ces filières, tel que la neutralisation pour les autres classes - totale la première année puis dégressive - des effets de seuil directement dus à une implantation qui n'est définitive qu'après deux ou trois ans.

Dans les écoles comme Jacqueline-Auriol, dont les effectifs sont instables et potentiellement menacés par l'ouverture d'une nouvelle école publique, l'intérêt d'acclimater radidement la filière bilingue est clair : son absence en effet n'écarte pas le risque de fermetures dans les années à venir. Et l'exemple de l'école des Batignolles est éloquent : dans un secteur Nantes-est dont les écoles les plus anciennes accusent les effets d'une évolution démographique un peu en berne, les nouvelles inscriptions du niveau élémentaire sont dues pour la moitié à l'ouverture l'an dernier de la filière bilingue.  

 

(1) : Avant que l'argument du manque d'enseignant soit finalement avancé. Nous y reviendrons, ainsi que sur l'accès des enseignants en place aux formations longues à l'enseignement bilingue, évoqué comme possible par l'Inspecteur d'Académie lors du Conseil académique des Langues régionales (CALR) du 26 mai.

 

(A suivre...)

Tag(s) : #Vie de la Ville
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