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En comparant les budgets de Saint-Herblain et de Neuilly-sur-Seine, on met aisément le doigt sur les profondes distorsions de concurrence, dues en dernière analyse à la centralisation des transports, qui favorisent l'accumulation des richesses et des emplois en Île-de-France.
Ce faisant, je manque rarement de souligner que les inégalités internes en Île-de-France sont encore plus marquées que les inégalités entre l'Île-de-France et les autres régions.
Pour en juger sur un exemple, la comparaison ci-dessus - entre Saint-Herblain et La Courneuve - de la répartition des foyers fiscaux entre les différentes tranches de revenu fiscal ferait presque apparaître notre commune comme riche !
La part des revenus fiscaux les plus bas (moins de 10 000 € annuels, en rouge) est deux fois plus élevée à La Courneuve qu'à Saint-Herblain. A l'inverse, même plutôt faible à Saint-Herblain, la part des revenus les plus élevés (de 50 000 à 100 000 €, en vert foncé) est à peu près six fois plus forte à Saint-Herblain qu'à La Courneuve.
Cette constatation n'enlève rien au fait que le revenu brut moyen par tête est supérieur de 80 % en Île-de-France à ce qu'il est dans le reste du territoire. Alors ?
Alors cela prouve s'il en était besoin - ou plutôt confirme - que les distorsions organisées au profit de l'Île-de-France le sont au profit d'une minorité de la population, particulièrement présente dans des villes et quartiers proches de Neuilly, qui abritent notamment les plus grands bénéficiaires des distributions de profits (sous forme par exemple de dividendes ou de très hauts salaires).
On pourrait naturellement trouver en Bretagne une couche de bénéficiaires de revenus de cette nature, mais la comparaison s'arrête vite : le revenu moyen des 10 % d'habitants les plus riches des Hauts-de-Seine est de 64 % plus élevé que le revenu moyen des 10 % de Français les plus riches hors Île-de-France, et le revenu moyen des 10 % d'habitants les plus pauvres des Hauts-de-Seine est supérieur d'à peine 10 % au revenu moyen des 10 % d'habitant les plus pauvres hors Île-de-France1.
L'Île-de-France riche cumule les bénéfices des distorsions entre régions et ceux des distorsions internes.
Et le Grand Paris aggravera la situation dans les deux niveaux, notamment en favorisant de manière générale les accès à l'Île-de-France et, à l'intérieur de l'Île-de-France, les accès des quartiers riches ou de cadres de l'ouest aux services en particulier aériens implantés à l'est.
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(1) - On peut noter au passage que dans chacun des cinq départements bretons le revenu moyen des 10 % les plus riches est moins de 4,3 fois plus élevé que le revenu moyen des 10 % les plus pauvres (rapport le plus bas de France) alors le rapport atteint 7,2 en Île-de-France, 7,6 dans les Hauts-de-Seine et 11 à Paris même !